Le Signe de la femme
Collection Épiphanie, Cerf, Paris, 2006, 27€
Nombreux sont les débats, depuis plus d’un demi-siècle, concernant l’identité féminine. Nombreuses sont aujourd’hui, au sein des Églises, les controverses portant sur la place des femmes, les charges qui leur reviennent, leur vocation propre. Ce livre s’inscrit dans cette conjoncture en plaçant résolument ces divers questionnements en regard de la confession de foi chrétienne. Son propos est d’identifier le sens du féminin qui se fait jour, lorsque l’enquête est menée en référence à cette vérité singulière, paradoxale, scandaleuse : celle qui reconnaît dans le Christ, dont la vie est un total et définitif « pour l’autre » jusqu’à la mort sur la croix, le secret de l’identité de Dieu, autant que le secret d’une vie véritablement humaine. Il apparaît que, exposés à semblable lumière, nos jugements anthropologiques et théologiques sur la vie et la place des femmes subissent quelques remaniements décisifs, qui conduisent vers des pensées autres que celles qu’accréditent nos cultures contemporaines. De même, relus dans cette perspective, une série de textes pauliniens aux allures résolument misogynes (« La femme a été créée pour l’homme », « Femmes, soyez soumises à vos maris », etc.) se mettent ainsi à dire ce qu’on avait souvent négligé d’y entendre. Ils dessinent aussi un « signe de la femme », au prisme duquel, de par le monde, d’innombrables vies féminines, anonymes, ignorées, voire humiliées, manifestent non seulement leur dignité, mais leur rôle décisif dans la vie et dans l’histoire des sociétés. Ce n’est pas un des moindres paradoxes auxquels s’attachent ces pages que de constater, contre la réputation de misogynie qui s’attache à l’Église, que c’est, récemment, un chrétien, le pape Jean-Paul II, qui aura identifié et exalté le mieux ce signe de la femme. Reste, pour nos sociétés contemporaines, et pour l’Église elle-même, à accueillir ce signe et à le laisser travailler les mentalités.